Conflits d’usage et cohérence des projets municipaux
La Maison de Santé (MSP) est un projet porté par la Communauté de Communes du Perche. Le coût global de l’opération est de 2.2 millions d’euros. Elle a bénéficié du soutien financier de l’Etat à hauteur de 465 000€, de 465 000 € de la Région Centre-Val de Loire et 200 000 € du Conseil Départemental, soit un financement de 1 070 000 € à charge de la Communauté de Communes.
Par sa mutualisation des moyens notamment, elle permet théoriquement de répondre en partie aux besoins de santé des habitants de Nogent et de la Communauté de Communes en attirant de nouveaux praticiens. La patientèle pourrait suivre, dans la mesure où les conditions d’accessibilité auraient dû être pensées en amont du projet, avec les praticiens et les Nogentais.
Qu’en est-il de l’accessibilité de cette maison de santé pluridisciplinaire?
Les professionnels et usagers de la maison médicale peuvent s’y rendre :
– À pied
– En deux roues
– En transport en commun
– En voiture
L’accès piéton est discutable du fait de la pente importante, que ce soit par le centre ou par la rue du Château, notamment pour les fauteuils roulants, les poussettes…
Les praticiens avaient d’ailleurs attiré l’attention sur ce point lors d’une réunion annoncée comme une concertation.
Qu’a-t-il été prévu pour les deux roues, motorisés ou non, aussi bien pour leur accès que pour leur stationnement? Aucun signe.
Les transports en commun desservent la maison médicale, l’arrêt rue Gouverneur a été réaménagé, mais les usagers qui empruntent cet arrêt doivent monter la pente raide pour accéder aux soins.
Un arrêt est implanté sur le parking de la maison de santé, mais cette fois-ci ce sont les bus qui sont en difficulté pour faire demi-tour, surtout quand les véhicules sont garés sur la voie publique.
Le parking destiné à recevoir les véhicules des professionnels et des patients comprend 52 places de stationnement (dont 2 places pour handicapés et 1 place de recharge pour véhicule électrique), pour un effectif à ce jour de :
- 10 praticiens : 3 médecins généralistes, 1 rhumatologue, 1 dentiste, 1 pédicure podologue, 1 diététicienne, 1 orthophoniste, 1 sage femme et 1 psychiatre.
- 5 infirmières libérales.
- Ainsi que les consultations de la Médecine du travail / M.S.A (Mutualité Sociale Agricole) et la présence du CICAT (Accompagnement et Prévention en Addictologie) / CAARUD (Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues).
En moyenne, ce sont déjà 20 places utilisées en permanence. Les patients venant consulter doivent se partager les 32 places restantes. En se basant sur 2 patients en attente chez les praticiens et un patient en consultation, soit au minimum 30 personnes, l’ensemble des places de parking est potentiellement occupé, chaque place devient alors précieuse.
C’est dans ce contexte que le panneau “PARKING PRIVE RESERVE A LA MAISON DE SANTE” a été apposé à l’entrée du parc de stationnement.
Le parking est régulièrement utilisé par des riverains, résidant ou travaillant sur le secteur et qui ne trouvent pas à se garer dans les rues adjacentes.
Il est utilisé également le jour du marché, empêchant praticiens (qui travaillent aussi le samedi matin) et patients de se garer à proximité de la Maison de Santé.
Dans ce contexte déjà tendu, la municipalité annonce la création du Parc Daupeley dont les accès « entrée haute » et « entrée basse » vont se faire directement par ce parking. Or, ce projet n’avait pas été prévu lors de la conception de la MSP, bien qu’il en jouxte les bâtiments.
Sachant que le stationnement en centre ville est passé en « zone bleue » (soit 1h30 de stationnement autorisé), que le Parking Sully est quotidiennement saturé et que les autres parkings sont, soit trop éloignés, soit déjà bien complets, où vont venir se garer les “promeneurs” du parc?
Le parking de la MSP sera-t-il en mesure d’accueillir les usagers et praticiens?
Le projet du parc DAUPELEY inquiète les professionnels de la Maison de Santé!
Le parking privé est un atout majeur qu’il faut absolument conserver et dédier principalement à l’accès aux soins des patients. Le nombre de professionnels de santé augmente régulièrement au sein de la MSP et le nombre de places disponibles diminue avec lui.
Comment vont se concilier les différents projets? Qui doit jouer le rôle de médiateur?
La Ville a besoin d’une vision globale porteuse d’un développement à long terme, qui ne peut se réduire à une série d’opportunités saisies au vol.
Un projet doit être construit en cohérence avec les attentes et besoins des Nogentais et des usagers de la ville, après une véritable concertation.