Le Forum de Nogent-le-Rotrou : « Nous essayons juste d’être les porte-voix des commerçants que nous avons rencontré »
Dans le contexte des travaux de réaménagement de la place Saint-Pol à Nogent-le-Rotrou, l’association citoyenne Le Forum a souhaité communiquer sur le mal-être de certains commerçants du centre-ville lors d’un point presse qui s’est déroulé mardi 22 février.
Les membres de l’association citoyenne Le Forum, « un groupe d’écoute et de réflexion » se sont entre autres donné pour missions d’observer la vie municipale et intercommunale « dans une démarche de construction ».
Dans un article publié sur leur blog puis lors d’un point presse qui s’est tenu mardi 22 février, quatre de ses membres, Cédric Hounsou et Line Morelli (coprésidents de l’association), Sophie Millot, secrétaire, et Michel Plaze, trésorier, ont souhaité communiquer sur la situation de certains commerçants du centre-ville qui leur ont confié leurs difficultés liées aux travaux en cours sur la place Saint-Pol, notamment l’impact du chantier sur leurs activités et leurs chiffres d’affaires.
« Nous ne remettons pas en question les travaux, ils sont nécessaires, le cœur de ville a besoin d’être revigoré. Mais nous sommes usagés et clients des commerces et lors de nos courses, nous avons entendu les inquiétudes d’un certain nombre de commerçants. Et puis, nous sommes allés à la rencontre d’une douzaine d’entre eux le 10 février. Nous avons été chaleureusement accueillis. Ils sont en manque d’écoute, de considération », explique Cédric Hounsou qui co préside l’association avec Line Morelli.
« Nous essayons juste d’être le porte-voix de ces commerçants que nous avons rencontré et qui nous ont livré leurs ressentis », prévient Line Morelli. Elle poursuit : « Ils ne remettent pas en question le chantier et ont conscience des contraintes qui y sont liées mais ils pointent un manque de communication, d’écoute de la part de la mairie. Beaucoup disent ne pas avoir reçu la newsletter d’information. Certains sont en grande difficulté depuis deux ans du fait de la crise sanitaire et il est difficile pour eux de se projeter avec les travaux qui se sont rajoutés ». Pour Cédric Hounsou, « Il faut faire de la médiation car derrière ces commerçants, il y a des femmes et des hommes qui sont angoissés ».
Sophie Millot note que « si la perte de 20 % du chiffre d’affaires est liée à la crise sanitaire, c’est la tendance nationale, pour certains commerçants, la perte est estimée à 40 % avec les travaux. Quand vous avez toutes vos charges à payer, c’est difficile ! ».
Pour Michel Plaze, il existe des solutions, « des outils », pour épauler financièrement les commerçants en difficulté. « Il y a notamment ce qu’on appelle des indemnités compensatrices de chiffre d’affaires. Cela se pratique dans de nombreuses villes ». Mais il reconnaît que « la difficulté est de discerner la part inhérente au Covid et celle inhérente aux travaux. Il faut que la mairie accepte de dialoguer avec les gens en difficulté sans les considérer comme des adversaires. Ceux qui ne sont pas d’accord ne sont pas des ennemis, ce sont des citoyens qui veulent être entendus. Il faut du dialogue, de l’écoute et de la bienveillance ».
Cédric Hounsou précise la démarche de l’association : « Nous ne sommes ni des élus aux manettes, ni des élus d’opposition, nous sommes dans l’observation critique au sens premier du terme. Nous ne voulons accabler personne et l’idée n’est pas de donner une mauvaise note à la mairie. Nous avons entendu des choses et nous avons voulu les retranscrire avec le recul nécessaire car nous ne sommes pas aux affaires et nous ne sommes pas commerçants ».
Jocelyne Legros