Le 4 février 2019, les habitants de Nogent-le-Rotrou étaient appelés par la
municipalité à se déplacer à la salle Pierre Mendès-France pour donner leur avis sur l’usage de la manne de subventions allouées à la ville dans le cadre du projet « Action Cœur de Ville », financé par l’Etat et ses partenaires (Caisse des dépôts, Agence nationale de l’habitat, Action logement).
Projet financé, Rappelons-le, d’une manière ou d’une autre, par les impôts et taxes prélevés sur les contribuables.
L’Echo Républicain rapporte ainsi les propos du conseiller municipal et 5ème Vice-président de la région Centre-Val de Loire, Harold Huwart :
« Ce n’est pas une concertation qui ne mène à rien. Il s’agit de construire le contrat qui va nous lier à la Région. Tout ce qui remontera sera pris en compte. L’enjeu est que chacun puisse s’exprimer et confronter ses idées avec celles des autres. »
On ne peut que se réjouir que les élus nogentais prennent enfin l’initiative d’offrir des espaces et des temps de concertation pour construire le Nogent de demain.
Les Nogentais apprécient qu’on fasse confiance, en tant qu’habitants de la ville, à leur expérience, leur expertise d’acteurs économiques. Les élus de la ville ont-ils vraiment pris le tournant de la démocratie active censée s’exprimer dans Action Cœur de Ville?
En mars 2018, Jacques Mézard, Ministre de la Cohésion des territoires, annonce la liste des 222 villes retenues dans le plan Action Cœur de Ville. Nogent-le-Rotrou fait partie des heureuses élues, aux côtés de villes comme Revel (en Haute Garonne) ou bien encore les proches Evreux (dans l’Eure), Alençon (dans l’Orne), Chartres, Dreux…
Action Cœur de Ville a pour objectif de dynamiser les centres villes des villes moyennes :
Élaboré en concertation avec les élus et les acteurs économiques des territoires, le plan « Action Cœur de Ville » mobilise 5 milliards d’euros pour redynamiser les centres villes. Il vise à faciliter et à soutenir le travail des collectivités locales, à inciter les acteurs du logement et de l’urbanisme à réinvestir les centres-villes, à favoriser le maintien ou l’implantation d’activités en cœur de ville afin d’améliorer les conditions de vie dans les villes moyennes.
Dans son dossier de présentation, le ministre recommande la concertation avec les acteurs concernés, les acteurs économiques et les habitants. Le contrat doit répondre aux besoins exprimés et concrets des habitants.
Par conséquent, plus qu’une prise de conscience concernant l’urgence d’écouter les Nogentais, les élus doivent répondre à une recommandation. Ainsi, celle-ci aurait pu enclencher un cercle démocratique participatif vertueux. Les élus auraient pu se mettre autour d’une table avec les Nogentais. Mais la municipalité, pourtant en grande partie présente le soir du 04 février 2019, a fait le choix de payer les services d’une agence d’urbanisme chartraine “Paysage et Territoire« .
On peut comprendre le recours d’experts en urbanisme pour accompagner les Nogentais dans la technicité du projet, mais pas que les experts supplantent les élus dans la concertation.
Pire encore, il est plus que préoccupant que les élus ne ressentent ni le besoin, ni la nécessité de s’adresser directement aux Nogentais, mais se rangent en silence derrière le Maire.
Certes, ce 4 février, le Maire a pris la parole : une seule vision, une seule parole donnée une fois pour toute au nom de tous.
Plus troublant encore ! Quelle ne fut pas la surprise des Nogentais, venus à la première soirée de travail, en découvrant, affichés dans la salle, les anciens travaux commandés à des cabinets d’experts par la municipalité et non aboutis.
Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes rappelle à cet égard que ces commandes de projets, décidées dans un bureau loin des Nogentais, ont un coût pour les finances de la ville :
La Chambre rappelle aussi que la ville s’est privée de ressources supplémentaires en oubliant d’apurer ses comptes de frais d’études et d’insertion.
Les projets semblaient donc déjà décidés, et plus encore, certains d’entre eux ont été annoncés comme en cours de réalisation par la suite, telle la promenade Camille Silvy depuis le 21 mai 2018 !
L’Echo Républicain rappelle, de surcroît que le financement du projet parc Daupeley, déjà décidé, sera soutenu par Action Cœur de Ville.
Le 21 mai 2018, L’Action Républicaine, annonçait, des mois avant « la concertation qui ne mènera pas à rien ! », 8 travaux engagés dans le cadre d’Action Cœur de Ville.
Retenons entre autres :
- un bar à vins à l’Hôtel Dieu
- la rénovation des places centrales
- la voie verte jusqu’à l’étang de la Borde…
Le plan Action Cœur de Ville aurait pu être une véritable opportunité d’associer les habitants à la redynamisation de la ville. Mais cela semble se transformer en une opportunité de recyclage d’anciens projets sur lesquels les Nogentais n’ont pas été associés.
Dans son éditorial du « Mag », M. François Huwart parle de concertation pour construire l’avenir.
Mais le manque de transparence, la personnalisation du pouvoir, l’étouffement de la contradiction au sein même du conseil municipal, restera la signature de cette gouvernance, qui n’a pas permis aux Nogentais de vivre une véritable vie municipale participative.
Nous dénonçons ces pratiques électoralistes qui consistent à lancer un maximum de projets, ou de chantiers, la dernière année de mandat, afin de séduire les habitants, en souhaitant qu’ils oublient le quasi abandon des cinq années précédentes.
Nous pensons que l’action municipale, dans l’intérêt collectif, doit commencer au premier jour après l’élection et se dérouler avec une égale intensité sur les 6 années de mandat.
Les pratiques municipales que nous constatons doivent changer.
Bonjour,
Je suis actuellement étudiant à l’Université Parsi 8 en Master de Géopolitique Locale. Je mène actuellement un travail relatif au programme national « Action cœur de ville » et je souhaite avoir des renseignements sur l’avancé de ce programme à Nogent-le-Rotrou.
J’ai pu me procurer un document PDF de 18 pages mais je souhaite connaître le ressenti des habitants par rapport à ce programme, les stratégies passées et à venir, les points positifs et négatifs.
Serait-il possible d’échanger avec la personne référente du programme ACV à Nogent-le-Rotrou ?
Bien à vous,
Adrien Lehay