Qualité de l’eau du robinet à Nogent le Rotrou, faut-il s’inquièter ?
Faut-il s’inquiéter de la qualité de l’eau potable qui coule à nos robinets ?
A priori pas d’inquiétudes à avoir.
Lors du dernier conseil municipal, le maire François HUWART a déclaré que l’approvisionnement en eau potable des Nogentais est sécurisé par le nouveau forage de l’ARCISSE, et tous les deux mois l’ARS (Agence Régionale de Santé) fait effectuer des analyses afin de valider la potabilité de l’eau et sa conformité aux normes de santé. Les résultats sont accessibles sur le site de la Ville de Nogent le Rotrou rubrique environnement, puis Contrôle sanitaire de l’eau potable.
Cependant en y regardant de plus prêt, l’évolution des conclusions sanitaires, figurant en fin de compte rendu d’analyse, interroge.
Entre février 2015 et février 2019, l’expression utilisée pour signaler la présence d’atrazine dans les analyses évolue :
- « On note la présence d’analyse d’atrazine déséthyl à une concentration inférieure à la limite réglementaire » -février 2015 -.
- « On observe la présence d’atrazine déséthyl à une concentration inférieure à la limite de qualité fixée à 0.1 µg par litre » – avril 2016 -.
- « On observe la présence d’atrazine déséthyl et atrazine déséthyl déisorpopyl très proche de la limite de 0.1 µg/l pour l’eau brute utilisée pour la production d’eau d’alimentation » – février 2019 -.
Le niveau d’alerte semble de plus en plus précis, de l’absence de risque nous passons à la proximité du risque.
L’atrazine est un désherbant utilisé largement dans l’agriculture et interdit depuis 2003. 16 ans après nous retrouvons dans l’eau potable, c’est d’ailleurs la molécule la plus retrouvée dans les nappes phréatiques et dans l’eau du robinet. Cette substance reconnue toxique entraîne des risques de malformation du fœtus voire pour certains des risques de cancer. De surcroît, selon une étude de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale de 2011, l’atrazine pourrait avoir des effets néfastes pour la femme enceinte avec «un risque accru de mettre au monde un enfant de faible poids ou de faible périmètre crânien».
Nous nous posons alors plusieurs questions :
– Des moyens de filtrer l’atrazine existent-ils ?
– Les analyses vont-elles, à terme, enregistrer un dépassement du seuil de tolérance de l’atrazine dans l’eau potable ?
– La municipalité est-elle bien informée de cette situation et de ce risque potentiel ?
– Quelles actions envisage-t-elle ?
Une grande vigilance s’impose sur cette question de santé publique.
Evolution des conclusions sanitaires des analyses réalisées par l’Agence Régionale de Santé (ARS)
