- Strasbourg : dix familles vivent dans leur immeuble collectif proche du centre ville.
- Saint Hippolyte-du-Fort dans le Gard : Yves et quelques « irréductibles citoyens se mobilisent » et se lancent dans l’habitat participatif, pour vivre ensemble et chez eux.
- Villeurbanne dans le Rhône : des habitants ont créé leur village coopératif et vertical.
Les projets fleurissent sur tous types de territoires, en expansion démographique ou dans les réputés « déserts » ruraux.
Ces habitants ayant fait le choix de l’habitat participatif, décident ensemble des plans de leur futur logement, des matériaux, des énergies, certains organisent leur vie dans des espaces déjà existants, certains veulent partager les factures, d’autres les expériences…. certains sont soucieux de l’environnement, de la durabilité de leur habitat, des générations présentes et à venir.
L’habitat participatif est encadré par la loi ALUR de 2014 (LOI n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové) dans son article 47, qui le qualifie « d’une démarche citoyenne qui permet à des personnes physiques de s’associer, le cas échéant avec des personnes morales, afin de participer à la définition et à la conception de leurs logements et des espaces destinés à un usage commun».
Alors pourquoi pas à Nogent le Rotrou ?
Nogent perd des habitants. Les appartements du parc HLM ne sont pas tous occupés, (la part de logements vacants représente 12.8% en 2015)
Nogent Habitat, présidée par le maire de Nogent le Rotrou s’est lancée depuis plusieurs années dans une patiente entreprise de destruction de l’habitat vieillissant dans le quartier des Gauchetières et une reconstruction en maison individuelle.
Mais par quelle vision est portée cette politique du logement ?
La population de 01 à 29 ans représente 30% de la population nogentaise en 2015 et celle des plus de 75 ans représente en proportion le double de la population nationale.
Nombre de retraités avec leurs familles s’inquiètent de leur organisation de vie au moment où ils sont encore autonomes, et cherchent une solution de logement adaptée.
D’un autre côté, nombre de jeunes sont en recherche de logements accessibles, nombre de familles veulent partager leur espace, veulent vivre en présence des autres.
Nombre de générations peuvent se retrouver en un même lieu, partager soins, attentions, budgets, décisions, temps, expériences, richesses de parcours de vie.
Le logement participatif peut-être une réponse à ces besoins nouveaux.
L’habitat participatif est plus qu’un logement et ne se réduit pas à l’image d’aventure utopiste, c’est une manière de vivre autrement, de recréer du lien social, de penser l’avenir, etc.
La solidarité intergénérationnelle, c’est le progrès social, c’est le progrès humain.
L’ancien bâtiment de la Charmille dans le centre de Nogent doit être détruit. Son emplacement formera un espace vert, en face des écoles qui répandent dans le quartier, au moment de la récréation, les cris des enfants. Sur cet espace, comme sur d’autres à Nogent, la loi prévoit la possibilité de rénovation et de réhabilitation, de construction de logements publics ou privés, dans un esprit de partage et de solidarité des habitants
La future municipalité de Nogent se devra d’être au rendez-vous que le législateur a fixé déjà en 2014, en regardant vers l’avenir et en faisant preuve d’imagination, initiant et soutenant les projets d’habitats participatifs.